lundi 30 novembre 2009

D.P















Mais ils sont nombreux dans cet état : amputés de leur enfance, poussés prématurément dans le train des ambitions, programmés dès l'ovule, opérationnels dès le départ, professionnels dès le berceau, on les retrouve à la tête du gouvernement, des Gigantesques Entreprises, des Laboratoires Monumentaux, des Banques Mondiales de ceci, des Fonds Monétaires de cela, Gestionnaire d'Abstraction, Grands Brasseurs de Ressources Humaines, "sans états d'âme" et qui s'en vantent! Mon chirurgien tranfuseur, par exemple, sans qui je ne serais pas là à savoir de quoi je parle! Amputé de leur enfance, lui aussi! Viande froide calibrée dans l'éprouvette, splendides animaux sociaux, pas d'histoire mais un destin! Nuls en redac' mais excellent en dissert! On a même imaginé des écoles pour eux! Je les connais bien, j'ai passé ma vie à les dessiner! [...] Ils sont faciles à croquer, ils ne sont que l'apparence d'eux mêmes, ils ont le profil de leurs ambition, les allures de leurs rôles, pain bénit pour nous autre caricaturistes, ces hommes et ces femmes qui ne savent que ce qu'ils veulent! Des figures sans visage! Les plus subtils ont des têtes de faux-culs et la vraie joie du métier c'est de se dessiner leurs arrières-pensées, mais jamais, jamais leurs traits ne se sont brouillés par l'instruction du sentiment.
Daniel Pennac.

samedi 25 avril 2009

Old Paris
















Il part demain,ou aujourd'hui , ou hier selon vos lectures.Deux balles dans la tête.La premiere, le premier.L'infini flotte, je flingue seule les heures, les jours, deux balles dans la tête.7h30, j'avance dans les gorges noires du monde, plongée dans une marée humaine informe de similitude, deux balles dans la tête.J'agis, je vis, j'ingurgite a repetition, je flingue les heures confinées, tue les jours a repetitions, et sens les balles descendre, dans mes veines comme ces derniers frissons, je flingue le manque, la douleur des trous béant laissé dans ma tête.je fume, surtout avant d'être criblée, flinguée, j'immortalise.Imobiliser les souvenirs, c'est maladif.Les paralyser, m'handicaper.J'ai l'air malheureuse au fond, et toujours sur la toile, mais on ne fait qu'y cracher l'instantannée, le premier souffle, la suite m'appartiens, au fond je suis heureuse, amoureuse.J'ai toujours detesté les departs,vos aurevoirs, ma panique bavante.J'ai toujours eu peur d'aimer, aimer souffrir, les deux s'allient parfaitement, je vis.

Business Week




















Finance week at Rotterdam.


Your end is my beginning.









Enjoy.